Paraphasie littéraire

Il pneut 3

 

    Il pneut.

   Les rues sont rouillées et les frottoirs glissants.

   Les autos écraboussent les piétons déjà trempés et les enfants s'amusent à fauter dans les plaques d'eau.

   La pluie débouline de partout et inonde la ville.

      Moi, derrière les barreaux sales de ma fenêtre, je regarde tomber des cordes et je m'évade.

      Je suis naufragé sur un rateau essayant de prêcher quelques boissons rouges.

      Mon vaisseau sans gain n'a pas supporté la trempête et m'a jeté allo sans prévenir.

      Depuis, je cherche une elle déserte. Une terre d'écueil où il fera bon de réussir à échouer, une terre d'asile pour fous normaux où l'on pourra à l'aise bougnouter, charouffir ou s'aménisseoir.

      Bien sûr tu seras là, ma douée de sauvetage. Tu m'auras tenu la fête hors de l'eau, fait bouger les draps et les jambes pour ne jamais geler, appris à rester palme face à la proche haine défaite.

      Alors, en faim, nous déracinerons nos pieds sur terre et partirons, petit potiron, mâcher vers les étoiles.

 

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