Articles de jacques-humule
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Paraphasie littéraire
- Par jacques-humule
- Le Mar 14 juil 2015
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Il pneut.
Les rues sont rouillées et les frottoirs glissants.
Les autos écraboussent les piétons déjà trempés et les enfants s'amusent à fauter dans les plaques d'eau.
La pluie débouline de partout et inonde la ville.
Moi, derrière les barreaux sales de ma fenêtre, je regarde tomber des cordes et je m'évade.
Je suis naufragé sur un rateau essayant de prêcher quelques boissons rouges.
Mon vaisseau sans gain n'a pas supporté la trempête et m'a jeté allo sans prévenir.
Depuis, je cherche une elle déserte. Une terre d'écueil où il fera bon de réussir à échouer, une terre d'asile pour fous normaux où l'on pourra à l'aise bougnouter, charouffir ou s'aménisseoir.
Bien sûr tu seras là, ma douée de sauvetage. Tu m'auras tenu la fête hors de l'eau, fait bouger les draps et les jambes pour ne jamais geler, appris à rester palme face à la proche haine défaite.
Alors, en faim, nous déracinerons nos pieds sur terre et partirons, petit potiron, mâcher vers les étoiles.
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Prise de tête(s)
- Par jacques-humule
- Le Dim 31 mai 2015
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Ce sont des mots qui ne me sont pas destinés
des cris qui ne sont pas pour moi
des colères qui ne me veulent rien
des pleurs que je ne devrais pas voir
ni même imaginer.
Et pourtant tout est là, tout le temps,
autour de moi,
des cris, des pleurs,
des mots trop forts que j'entends et que je ressasse mais qui ne sont pas pour moi.
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Les miens je ne peux pas les dire sans perdre 1 des parties de moi.
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Sinuosité des âmes
- Par jacques-humule
- Le Sam 21 mars 2015
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La sinuosité des lignes est un langage définitivement clair où vous lisez l'agitation et le désir des âmes.
~Charles Baudelaire~
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L'Après
- Par jacques-humule
- Le Lun 02 mars 2015
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Il y a eu un grand bruit.
Comme une explosion mélangée à un immense vacarme.
Des cris, des bruits, des coups, des frappes et puis un grand silence.
Alors il est apparu.
Droit. Immobile. Silencieux.
Hagard.
Il était perdu, ne savait plus quoi faire, ne savait plus quoi dire, ni chanter, ni danser.
Ses yeux fixes étaient vides d'images. Tout ce qui l'environnait n'avait aucun sens, aucune raison d'être ou de ne pas être.
C'était l'incompréhension totale.
Et de cette incompréhension, il ne savait pas quoi en faire.
Elle le bloquait, le paralysait, l'emprisonnerait dans une immobilité de corps assassiné, d'éternel néant.
Alors il comprit qu'il devait de toute urgence bouger, qu'il fallait à tout prix qu'il se reconstruise, qu'il retourne à cette explosion et à ce silence, qu'il les prenne et les entremêle, qu'il les malaxe, les déforme, les mélange à ce qu'il connaissait d'avant le grand bruit, qu'il fasse quelque chose de tout cela et qu'il devait nous l'apporter, lui le Sourcier de nos rêves et de notre imagination.
Il devait le faire pour que la Vie continue son combat contre la Barbarie, pour que nos rêves nous tiennent éveillés et debout !
Et c'est ce qu'il fît.